L’Ordre de Malte et l’homosexualité

par Jean de Corneillan-Leduc

 

 

L’homosexualité est depuis toujours une question délicate. Les droits des homos ne doivent pas être différents du reste de l’humanité et la condition sexuelle ne peut pas devenir un obstacle pour exercer les droits fondamentaux de l’être humain. Cela dit avec conviction, nous allons faire un bref commentaire sur la situation de l’Ordre de Malte face à cette affaire.

Durant tout le Moyen-Âge l'homosexualité, appelée alors sodomie, était considérée comme une hérésie et combattue, notamment par l'Inquisition, sous le nom de bougrerie. Dans la conception médiévale la relation amoureuse entre deux hommes était tenue contre nature et constituait un crime odieux. La maudite sodomie était toujours étrangère; en Italie, c'est le «vice allemand»; en Allemagne et en Espagne, c'est «le vice français»; en France, c’est le «vice italien» Dans la société chrétienne du Moyen-Âge et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, elle était passible de la peine de mort en France et en Angleterre et dans la plupart des États européens. Au début du XIVe siècle, Philippe Le Bel s'acharne contre les Chevaliers de l'Ordre des Templiers en les accusant d'hérésie et de sodomie et les fait massacrer. L'homosexualité ne se résume pas en un simple comportement sexuel, c'est un ensemble d'attitudes, de comportements, de préférences, de valorisation, qui engagent profondément l'individu, comme c'est le cas pour l'hétérosexualité. Ces attitudes touchaient la morale, la religion et la discipline dans les Couvents. Il ne faut pas oublier que l’Ordre de Saint-Jean eu son origine dans le bas Moyen-Âge et que sa fonction, en plus d’humanitaire, était militaire. A l’époque cette conduite spécifique n’était pas la meilleure pour se battre à mort avec les mahométans, même sans oublier le bisexuel Richard Cœur de Lion. Les relations entre les chevaliers qui habitaient le Couvent devenaient parfois difficiles et même dangereuses. Ils étaient de gens disposés pour la guerre et comme tels agressifs, courageux et viriles. Mais il est bien évident que les milieux monastique et chevaleresque -les guerriers vivant bien souvent loin de la chambre des dames- constituent des terrains propices à l'homosexualité. Saint Benoît, auteur d'une règle monastique célèbre qui est aussi aux origines de l’Ordre de Saint-Jean, prend conscience du danger. Il indique que les moines doivent, si possible, dormir tous en un seul local. Une lampe brûlera toute la nuit dans la pièce. Les plus jeunes frères n'auront pas des lits voisins, mais seront répartis parmi ceux des anciens. Tout était prévu. N’importe quelle question sur la discipline et les règles devait être réprimée avec fermeté.

Suivant cette conception, l’Ordre établit la sodomie comme un des plus graves crimes qu’un chevalier puisse commettre, avec l’hérésie, l’assassinat, le vol, la trahison ou l’abandon de l`étendard au combat (Statuts du Grand-Maître Nicolas de Lorgue, 1277-1283 — Code de Rohan) Ces crimes, les "casi atroci", étaient châtiés avec la perte de l’habit et les coupables remis à la justice ordinaire qui s’occupait de "finir" le travail.

En tout cas, les condamnations de chevaliers par ce "péché" furent vraiment rares. Les tentations des moines-soldats se trouvaient plutôt du côté opposé. Les aguerris chevaliers se donnaient avec trop d’enthousiasme aux plaisirs des dames. Ses excès dans ce terrain n’étaient pas punis avec la même rigueur que l’amour unisexuel. À Malte, où la discipline de Rhodes s’était relâché, l’Ordre fut obligée à créer une institution appelée des enfants de Saint-Jean qui officiellement recueillait les orphelins maltais pour les élever. La plupart de ces enfants de Saint-Jean, comme c’est facile de soupçonner, n’étaient que les fils illégitimes de chevaliers.

Les lois de l’Ordre contre l’homosexualité n’ont pas été dérogées, car le Code de Rohan est toujours source de droit en vigueur. L’Ordre de Malte, même avec la pleine vigueur de ses lois contre, n’empêche pas la rentrée des homosexuels dans ses rangs. Sans aucun doute c’est une attitude raisonnable. La limite doit se trouver seulement dans la conduite de ces chevaliers ou dames. Comme membres d’un ordre religieux, ils doivent s’accommoder aux dictées de la religion catholique. Contrairement à ce que les gens pensent, l’Église ne condamne ni poursuit l’homosexualité. Tout au contraire, elle proclame que ces personnes doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste (Catéchisme de l’Église, nº. 2358) Elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne (Catéchisme, nº. 2359) L’Église se borne à demander aux homosexuels d’éviter les scandales et de pratiquer l’abstinence sexuelle de même qu’elle demande à tous ses membres célibataires. C’est peut-être une position discutable mais L’Église est dans son droit d’empêcher qu’un homosexuel actif exerce le sacerdoce. Un petit exemple ne fera pas mal. N’importe qui peut se promener en habit du père Adam dans une plage naturiste, mais personne ne pourrait le faire dans un parcours de golf. Aucun droit n’est enfreint avec cet empêchement. Ce sont des règles établies par les usages, la coutume et par la fonction du lieu. Et aussi par le respect d’autrui.

Vraiment l’Ordre attire les homosexuels comme la confiture aux mouches. Ses cérémonies sont une belle occasion pour se travestir. Les actes publics de l’Ordre sont des opérettes où ils peuvent se donner des grands airs, coincés dans les rouges uniformes, plumes d’autruche au vent et s’exhiber devant les touristes et les curieux. Il n’y a qu’à voir la fête de la Saint-Jean au Château de Versailles, fascinante pour les homos et les Japonais.

Les anciens chevaliers se sont aperçus que trop de postes de l’Ordre étaient occupés par des homosexuels, comme s’ils avaient suivi une consigne pour les saisir. Trop tard pour faire une révolte. Trop tard pour reprendre le bon chemin. Ces chevaliers qui ont maintenu l’honneur de l’Ordre, rentrent chez eux en tristesse. Autres temps, autres mœurs. Mais le problème de l’Ordre ne se réduit pas à la présence de quelques membres homosexuels, il réside dans une affaire beaucoup plus grave. Le pouvoir gay a découvert l’Ordre de Malte. C’est un complot en règle. Une fois perdue sa pudeur et ses complexes, le lobby rose veux gouverner partout. Le contrôle des entreprises, de la politique, de l’Église et des organismes internationaux, sont les buts des homos. Affolés à la recherche du temps perdu, ils travaillent en équipe avec des plans bien préconçus. La parcelle de pouvoir et d’influence de l’Ordre est devenue intéressante pour eux. C‘était un réduit de la virilité qu’il fallait détruire, à la fois qu’on pouvait l’utiliser pour d’autres fins. Ces deux facteurs unis mènent à un chemin sans retour. Récemment un chevalier homosexuel qui s’était marié avec un copain a été expulsé de l’Ordre. Mais, étonnez-vous! Le motif de l’expulsion n’a pas été le mariage en soi-même, mais son caractère civil.

L’Ordre de Malte est une institution pour servir dans l’humilité et non pas pour se servir d’elle. L’Ordre de Malte ne peut pas perdre son indépendance et se convertir en cachette d’autres forces, plus ou mois légitimes. Pour sauver cette situation, ce serait nécessaire une forte réaction des membres de l’Ordre, mais ils sont désappointés et découragés par l’attitude confuse de ses hiérarchies. Que reste t’il alors? Qui peut tirer les marrons du feu? Il y a une seule réponse et une seule espérance: c’est un enjeu qui concerne l’Église. Mais l’Église a trop de problèmes pour penser à cet Ordre en décadence. Qui sait si, après dix siècles d’existence, le Souverain Ordre de Malte s’approche à sa fin. Caveant consules!

París, 21 de abril de 2008.